Sylvain Tesson, je ne brûlerai pas ce livre

Après une pause dans l'écriture, nous ne sommes pas à l'abris d'un retour, certainement sous une autre forme que la thèse. Difficile est la tâche de la doctorante. L'Institution est toujours cette même chère amie perverse. Donner toujours plus sans rien en échange. Depuis certaines réformes, il faut dire que nos opinions ont pris chacune leur chemin. Alors, je préfère garder mes distances.
 
J'aurais simplement quelques mots pour un petit livre dans lequel je me replonge en piochant un chapitre au hasard. Dès que le soleil pointe son nez sur ma fenêtre vers 18h30, je me hâte, je lâche tout ce que j'étais en train de faire. Nous sommes au début du mois de Mai et le printemps est encore frais alors, vite, je pose un bout de mon derrière sur le dormant de la fenêtre.

Mon livre s'appelle "Petit traité sur l'immensité du monde" et c'est Sylvain Tesson l'auteur. La lecture file, c'est une jolie balade empreinte d'anecdotes culturelles. On s'interroge sur la métonymie transposée au domaine de la marche par exemple. C'est vrai, pour chasser l'ennui rencontré dans les steppes arides et pourquoi pas appréhender les mystères de l'univers, il suffit peut-être d'observer ce qui est devant nos yeux. Puisque tout est régit par les mêmes lois, les choses se produisent et se reproduisent sans cesse à différentes échelles. On extrapole sans demi mesure, on nébule. 

Ces échappées dans un espace mental que permet le temps de la marche sont précieuses. Je pourrais créer un pont avec mes recherches sur le carnet d'écriture. Le carnet permet d'entrer dans cet état confus et lucide à la fois. On se perd dans nos pensées à moitié présent et à moitié absent. A bien des égards la marche et l'écriture se ressemblent. D'ailleurs, l'auteur du petit traité trimbale des cahiers-carnets de poésie dont il apprend les vers en marchant, pour finalement brûler les pages et se réchauffer avec.

Mais, à trop vouloir analyser on risque de tuer la magie des idées. Je préfère laisser ça sans trop essayer de questionner ce livre. La simplicité est appréciable très souvent. Et personnellement, je ne brûlerai pas ce livre et je me réchaufferai au soleil. 

En revanche, je sais qu'un autre de ses livres se prêterait bien à l'analyse "Géographie de l'instant".

C'est drôle de se dire que c'est en temps de confinement que ce livre est réapparu, tombé de mon étagère littéralement. Il m'avait été donné à lire dans un moment similaire où le temps s'était suspendu. La magie de l'univers !

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