Thread : les méditations de Thaïs


C'est bientôt halloween ! Le premier post des "Méditations de Thaïs" est disponible !

💀💀💀

Avez-vous déjà ressenti le besoin de vous faire tout petit ? 
Drôle de sentiment n'est-ce pas ?
C'est comme n'avoir ni chaud, ni froid, ou alors être mouillé mais pas vraiment après la pluie. Quelque chose nous dérange, mais pas vraiment en somme. Juste ce qu'il faut pour que la sensation d'inconfort s'installe. 

Aujourd'hui, c'est à propos de ça que j'ai envie d'écrire. D'ailleurs, il pleut, ça se prête très bien à cette idée de se faire tout petit. Je dirais même que ça ne fait qu'amplifier la tendance à vouloir s'extirper du monde. 

Faire bande à part, «take a walk on the wild side». On en est là. Rien de bien nouveau somme toute, l'histoire ne fait que se répéter. 

Cet inconfort est vraiment particulier, car il instille en nous le besoin de calme et d'oubli. Parfois, lorsque ça m'arrive, je me rappelle de mes séances de méditation. Je suis passée par des périodes d'ascèse qui, ma foi, ont des effets à long terme. À une époque où beaucoup de choses circulent très vite, il est probablement précieux de savoir suspendre le temps des autres, pour retrouver un rythme à soi...

À une certaine période, j'aimais bien méditer, j'avais tenté l'expérience à la fac au tout début de ma carrière d'étudiante. 
Chaque lundi matin, j'avais rendez-vous avec mes douces compagnes de méditation et notre mentor. Durant quatre heures, nous faisions tout un tas d'exercices de respiration. Ca aura duré le temps d'un semestre. 
De ce cours, je me souviens d'une chose épatante. Lors d'un exercice, allongée par terre sur le dos, les yeux clos, ma partenaire avait déposé sa main sur mon abdomen. De longues respirations profondes plus tard, je passais dans un état détendu, plus ou moins. Puis, je me concentrais sur sa main pour la pousser en gonflant mon ventre à chaque bouffée d'air.
Au bout d'un certain temps, l'autre retirait sa main mais la sensation sur mon ventre persistait. Même quelques secondes après avoir ouvert les yeux, je sentais la chaleur et le toucher de sa main. Etrange sensation.

Cette introduction à la science du bien-être m'a laissé un bon sentiment général. Chaque lundi, nous partions avec notre sentence à méditer dans la concrétude de nos vies durant la semaine. Je ne sais pas pourquoi cette pratique n'est pas plus répandue dans l'éducation.
Une autre chose qui m'est restée longtemps, le bonjour. Notre tâche pour la semaine était de dire bonjour comme d'habitude en entrant quelque part, en croisant un voisin, en arrivant en cours...mais ce bonjour devait être dit avec une intention réelle et en regardant la personne qu'on salue dans les yeux. Étonnamment, c'est difficile, déjà de trouver le regard de quelqu'un et quand c'est fait, reste plus qu'à y mettre une intention. Essayez et vous verrez.

J'avais pris l'habitude de méditer depuis cette période. Seule, lorsque je sentais le moment propice, je m'asseyais ou m'allongeais à la lueur d'une bougie et s'enchainaient les étirements dans de grandes respirations. Au bout d'un moment, je restais immobile, les yeux clos, à observer le calme et le silence autour de moi. C'est à peu près là que je suis tombée profondément amoureuse du silence.

Quatre années ont passé lorsque je me suis à nouveau retrouvée dans un groupe de méditation. Celui-ci était davantage orienté sur l'introspection, les mouvements de l'esprit seul, excluant presque le corps. Un enseignement spirituel était dispensé mais je n'ai jamais trop compris à quel degré métaphysique il se situait. 

Je me rendais au rendez-vous hebdomadaire composé de deux autres personne dont notre mentor. 
Nous étions toujours très bien accueillies avec un thé et de petits gâteaux, les séances n'étaient pas payantes mais nous pouvions laisser quelques euros pour le temps consacré. Je n'ai jamais rien donné, pas par indifférence mais parce que j'étais fauchée. 

L'endroit était assez atypique, c'était un genre d'entresol, où on avait installé un minimum de meubles, les murs étaient bruts, peints en blanc. On avait accroché quelques tableaux, des tentures et des tapis. Plongé dans l'ombre à la lueur des bougies, c'était assez joli.

C'est là-bas que j'ai partagé pour la première fois, mon amour pour le silence. Rester immobile et silencieux dans une pièce avec d'autres personnes, dis comme ça c'est franchement suspect mais en réalité c'est vraiment pas désagréable. On a la sensation qu'enfin le monde nous fout la paix. 

Chaque séance avait son thème d'introspection mais la plupart du temps, on se laissait guider par des suggestions. 
Puis, vint cette séance. Il s'agissait de s'imaginer marchant dans un lieu agréable. Il suffisait de se laisser déambuler, de contourner les obstacles, de garder un rythme lent. Petit à petit, la balade nous dirigeait vers un lieu qui serait notre havre intérieur.

Aussi étonnant que ça puisse paraître, c'est vraiment utile d'avoir un lieu de retrait. Les jours de ras le bol, il suffit de s'éclipser. C'est ciao !

Vous pouvez essayer de vous éclipser. Ces temps-ci, on aurait bien besoin de ralentir le rythme et de laisser les choses aller, mais sans nous.

Ciao !

Commentaires

Articles les plus consultés