Thread | Les méditations de Thaïs



"Are you all right ? No. Not really. What's up ? I don't know. I feel so divorced from the world. I've lost touch." Coffee and cigarettes


Être en dehors du circuit

    C'est un truc convoité par certains et redouté par d'autres, et même d'autres encore n'y croient pas vraiment, les sociologues par exemple. Je suis un peu en accord avec ces derniers, on finit toujours par être avec les autres, à former un tout. C'est infernal mais c'est ainsi, désolée ! ✌

    Parfois c'est vrai, je me demande si c'est encore possible de s'extraire de la société. Sans avoir des envies de vivre en Sibérie non plus. Je rêvasse, je fantasme de vivre d'eau fraîche. 

Mais souvent, on imagine que sortir du monde, du tas des gens qui bossent et gagnent des thunes pour la dépenser dans des machins, c'est aller s'installer ailleurs, au vert, à la campagne, près de l'océan dans l'air iodé, sans internet. Ce n'est pas très satisfaisant non ? Ce n'est donc probablement pas dans le lieu de résidence qu'on trouve la liberté d'être ou de n'être pas. 

C'est peut-être dans nos actions ou dans notre état d'esprit, dans le discours ou dans l'énonciation. J'interroge cette forme de liberté. 

    Le contexte de confinement, de distanciation sociale donne un sacré sujet de dissertation à ce propos. Contraints par un virus de se mettre en retrait, de rester au même endroit, c'est une forme de privation de liberté. Pourtant pour certains, habituellement ce retrait statique c'est bien une façon de s'effacer du monde, d'avoir la liberté de ne pas faire partie de la masse sociale. Alors, on stagne, on ne produit rien, on ne consomme rien de superficiel. Et pourtant, et pourtant, en contexte de corona, c'est bien d'une privation de liberté qu'on parle. 

    Bien, j'ai envie de penser que la liberté de prendre part au tout dépend en grande partie du discours, être à contretemps dépend toujours, comme son nom l'indique d'un temps de référence. Alors, si le discours change, à égale mesure "l'anti-discours" change. 

Notre liberté de faire partie de la référence, ne réside probablement pas dans nos actions, si on considère que le discours et les actions sont des équivalents qui agissent sur le monde à des degrés de langage différents. (Le discours relève de la parole, la parole peut être performative, l'acte de langage est alors dit perlocutoire, et il agit directement sur le monde d'après la théorie de John Austin. Tandis que les actions appartiennent à une pragmatique de l'esprit, au résultat d'une décision, et par définition, une action produit un effet. Ces deux catégories interagissent régulièrement l'une avec l'autre.)

    Reste l'énonciation et l'état d'esprit, bien que le second soit souvent fragile et inconstant. Il vous reste à tester l'effet de l'énonciation sur votre liberté, si vous avez envie de chanter, vous pouvez !

    Quelle est votre façon d'être en liberté chez vous ?

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